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Par Laura P.
Article publié le 06/10/22
Rubrique Interview
Mots clés : anatole bristol, sophie laroche
Lire Demain (L.D) : Déjà 10 ans que la série Anatole Bristol est publiée chez Auzou ! L’aurais-tu cru quand tu avais finalisé Le Gang des Farceurs en 2012 ?
Sophie Laroche (S.L) :Pas du tout. Plusieurs maisons d’édition jeunesse avaient refusé le texte car beaucoup l’ont jugé trop difficile pour des enfants. Dans le premier tome, Philomène (la meilleure amie d’Anatole) est atteinte d’un cancer, c’est un sujet qu’on trouvait dur pour un public de cet âge. Auzou est la seule maison d’édition qui a cru en ce roman.
L.D : De quoi es-tu partie pour créer le personnage ?
S.L :J’ai travaillé à partir de plusieurs idées et inspirations. Je voulais parler du cancer du point de vue d’un ami de l’enfant malade, car c’est quelque chose que j’ai vécu enfant donc qui me touche personnellement. Je voulais que ce livre soit drôle, qu’il y ait des enquêtes, qu’il y ait de l’aventure, qu’il ne soit pas triste malgré le sujet abordé. J’ai eu l’idée de cet enfant qui voulait devenir détective. Je ne souhaitais surtout pas qu’il soit parfait. Je voulais qu’il ait des défauts.
L.D : Comment t’y prends-tu pour écrire une aventure d’Anatole ? Quelles sont les étapes?
S.L : Je commence par une phase de réflexion : de quoi ai-je envie de parler dans l’histoire ? Chaque tome aborde un sujet en particulier, c’est important pour moi. Par exemple, le prochain tome se passera dans un refuge pour animaux. Cette période peut être longue comme courte. Parfois l’idée s’impose tout de suite, parfois je la cherche lors de mes séances de piscine. Puis je réfléchis à la façon d’aborder le sujet. Je vais piocher dans des éléments différents, pour entremêler plusieurs thématiques entre elles. Puis je soumets le synopsis à l’équipe éditoriale. (Les premières années, je n’en faisais pas.) Enfin vient la phase d’écriture. C’est un processus qui va assezvite, car désormais je connais bien toute la bande ! Je sais quel personnage va intervenir et comment. C’est toujours un plaisir de retrouver mes personnages, je ne me suis jamais ennuyée en écrivant un Anatole Bristol !
L.D : 10 ans plus tard, Anatole est enfin entré en 6 e ! Quel effet cela fait de voir son personnage grandir ?
S.L : Pendant longtemps, j’ai refusé ce passage au collège, parce j’avais encore beaucoup de pistes à exploiter pour le CM2. Mais je me suis laissée convaincre par l’équipe éditoriale actuelle d’Auzou.
L’idée est de faire avancer Anatole tout le long du collège. On ira doucement, mais vous le verrez continuer à grandir au long de la série.
La phase d’écriture sur les tomes au collège est plus longue. Déjà il y a plus de texte. Dans le premier tome, il y a plusieurs petits mystères à résoudre, il a fallu bien construire la narration dans la narration. Nous y sommes arrivées avec Jennifer et Violette, mes super co-équipères chez Auzou. Chaque tome abordera une ou plusieurs thématiques, plus adolescentes. Dans le premier tome, c’est la rentrée en sixième et la découverte.
L.D : Est-ce différent d’écrire pour le collège ?
S.L : Oui, car il faut rentrer dans la peau d’un ado sans pourtant tomber dans la caricature. La voix ado ne doit pas être superficielle et pour autant, il faut vraiment pouvoir se mettre dans leur état d’esprit.
L.D : Lire demain propose des fichiers de lecture suivie pour pouvoir étudier les aventures d’Anatole en classe de CM2. Un mot pour convaincre les enseignants d’ajouter ses aventures à leur
programme ?
S.L : Anatole Bristol est une lecture plaisir donc il y a une satisfaction pour l’enfant d’avoir fini le livre. Pour autant, nous ne faisons pas de concessions sur le niveau de langue. Les différents tomes abordent des situations de vie de classe réelles et concrètes : les rumeurs, le harcèlement, le vol... Ce sont des lectures qui permettent d’ouvrir le débat en classe.
Le métier d’enseignant m’inspire beaucoup de respect, et j’aime solliciter les classes et leurs enseignants dans mes projets. J’ai eu des retours extraordinaires d’exploitations en classe : de la vidéo, des écrits inspirés de la série et même du théâtre !
L.D : Tu réalises souvent des rencontres scolaires. Est-ce que cela te plait de rencontrer des classes ?
S.L : J’adore ! C’est très motivant, cela donne du sens à mon travail. J’ai rencontré des fans absolus d’Anatole Bristol parmi les élèves. Les enfants sont une source d’inspiration, c’est en allant dans une école qui j’ai eu l’idée du tome 4 alors que je pensais arrêter la série au tome 3. Comme l’action se passe à l’école, rencontrer les classes me permet d’échanger avec les enfants et de trouver des thématiques qui les touche.
Pour aller plus loin: