Résumé
Tout au long du premier volume de sa Correspondance, nous avons suivi Chateaubriand sur les chemins du monde : successivement explorateur et ethnologue en Amérique, émigré en Angleterre, diplomate à Rome, pèlerin et amoureux en Grèce, en Orient et en Espagne. Le second volume nous le présente sous un aspect beaucoup plus casanier : c'est l'ermite de la Vallée-aux-Loups, ou, comme il se définit lui-même, un père du désert. Tout son horizon est borné à un cercle d'une centaine de kilomètres autour de Paris : Méréville au sud, Verneuil et Le Mesnil à l'ouest, Chamarande à l'est, Epinay au nord en marquent les limites. S'il passe habituellement la saison d'hiver à Paris, il se lasse vite de la vie de la capitale et c'est avec une (...) renouvelée qu'à l'époque de la floraison il (...) hameau d'Aulnay et les <<petits arbres>> qu'il a (...) plantés.Mais ces années de retraite ne sont pas pour autant des années de stérilité. Jamais, en effet, il n'a autant travaillé. A peine a-t-il mis la dernière (...) Martyrs qu'il entreprend le récit de ses aventure (...) Orient, en marge duquel il griffonne une courte (...) du plus pur style troubadour, Les Aventures du dermer Abencérage ; il vient à bout, après douze mois d'un travail acharné, d'une tragédie, Moïse ; il s'attelle à d'immenses recherches sur l'histoire de France ; enfin, tant à Verneuil qu'à la Vallée-aux-Loups, il couche sur le papier la <<première ébauche>> de ses Mémoires. Tout cela au milieu des tracas sans nombre que lui valent aussi bien ses difficultés financières que ses démêlés avec la police et la censure napoléonienne.Sur le plan sentimental, sa liaison avec Delphine de Custine n'étant plus qu'à l'état de souvenir, celle qu'il a nouée avec Natalie de Noailles et dont la rencontre à Grenade reste le symbole, s'achève sur des scènes de brouille et de folie. Mais voici que s'avance, sous le regard blasé de Mme de Chateaubriand, le bataillon des <<Madames>>, Mmes de Bérenger (la <<grande et légère duchesse de Châtillon>>), de Lévis (l'<<Adrienne>>), d'autres encore, et surtout Mme de Duras, la <<chère soeur>>. Fine et sensible, délicate et prompte à s'inquiéter, Mme de Duras fut pour Chateaubriand la confidente idéale. Comme elle résidait le plus souvent loin de la capitale, dans son château d'Ussé, il fut amené à entretenir avec elle une correspondance régulière et nombreuse, qui offre tout l'intérêt d'un véritable journal intime.
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