Love & Pop aborde une forme de prostitution
propre au Japon, dont Murakami avait
déjà fait le sujet troublant de son film Tokyo
Decadence. Par l'intermédiaire de messageries
téléphoniques, de jeunes lycéennes acceptent
des rendez-vous avec des inconnus pour
pouvoir s'acheter des produits de marque.
Le roman raconte la journée d'une jeune fille
qui, désirant absolument s'offrir une topaze
impériale, accepte coup sur coup deux rendez-vous
avec des hommes. Mais les rencontres ne
vont pas se passer comme elle l'avait prévu.
La littérature n'a que faire des questions de
moralité, dit Murakami Ryû, qui a construit
son roman à la manière d'une oeuvre d'Andy
Warhol, en fondant dans la narration des
bribes de conversations, d'émissions de radio
ou de télévision, des litanies de marques, de
titres de films ou des paroles de chansons à la
mode. Comme un bruit de fond faisant soudain
irruption au premier plan pour saturer le sens de
ces rencontres qui ouvrent sur tous les possibles
de l'humain. Tandis qu'une violence latente se
fait de plus en plus pressante et précise.