C'était un petit comprimé translucide
couleur vert menthe. Sur la surface, en
relief, un serpent qui se mord la queue. Les
mômes l'appelaient serpentine, couleuvre
verte, ou snake bite. Vous avaliez un
comprimé avec un peu d'eau minérale, ou
encore vous broyiez entre vos molaires ce
truc amer à en mourir et bingo vous pouviez
danser toute la nuit en synchronie parfaite
avec une musique démente dont le rythme
dépassait les 100 bpm. Voilà pourquoi
cet été-là des bataillons de mômes, qui
n'étaient ni des junkies patentés ni sur la
liste d'attente pour rejoindre leurs rangs,
cherchaient frénétiquement du snake bite.
Ce serpent apparu dans un mirage et qui
brûlait en dégageant des flammes vertes.
Tandis qu'une gigantesque rave sauvage
embrase les rues de Tôkyô, Makoto, vingt
ans, traque les dealers d'une drogue très
spéciale qui sème la mort dans son quartier
d'Ikebukuro.«Un polar singulier et prenant qui
distille une fascination secrète» (Figaro
Madame).