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En 1543 paraissent divers traités de Calvin contre l'Eglise catholique. Parmi eux, le Traité des reliques s'adresse au large public. Rédigé en français, satirique, cet écrit de Calvin est considéré aujourd'hui comme un des chefs-d'ouvre de la langue française. Mais c'est également un grand texte sur la piété réformée, fustigeant certaines pratiques en cours dans l'Eglise catholique. Comme le déplore Calvin, "au lieu de chercher le Christ en sa Parole, en ses sacrements et en sa Grâce, on s'amuse à ses robes, ses cheveux et ses drapeaux". Pour le Réformateur, l'argumentation la plus convaincante pour détourner le croyant des reliques consiste à faire appel à son bon sens. Dans son traité, Calvin énumère toutes les reliques dont les Eglises d'Europe se font les sanctuaires et dont l'amoncellement suffit à les dévaloriser, quand ce n'est pas le ridicule de certaines pièces vénérées. Evoquant par exemple les lieux innombrables à posséder comme relique du lait de la Vierge, Calvin écrit que "tant y a que si la sainte vierge eût été une vache et qu'elle eût été nourrice toute sa vie, à grand peine en eût-elle pu rendre telle quantité". Ailleurs, Calvin s'indigne à propos d'une relique du Christ : "Mais la relique la plus fériale de cette espèce est la forme de ses fesses qui est à Reims, en Champagne, sur une pierre derrière le grand autel". Tout le livre est à l'avenant, ce qui vaut au lecteur beaucoup d'amusantes informations assorties de commentaires qui le sont également souvent. Au final, un livre de Calvin qui tranche sur sa réputation et qui éclaire Un XVIèmeSièCle loin d'être ennuyeux...
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