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Pour qui sonne le même
Les Modernes avaient opéré une rupture radicale et violente avec la vision des Anciens : au tournant du XVIIIe siècle, les temps nouveaux allaient succéder aux anciens temps. Du passé, on fit alors table rase. Et avec quel enthousiasme !Dès les dernières décennies du XXe siècle, ce qui caractérise notre modernité tardive est que la séparation d'avec les temps modernes ne s'est pas faite dans la douleur ni dans le sang. Au contraire, c'est par saturation que s'est opéré le divorce, et les choses se sont délitées. Le progrès, structure dialectique de la modernité, s'est arrêté pour faire place à des simulations de progrès, où seul le même s'oppose au même, l'identique à l'identique.Mais le néo-moderne, l'homme d'après la fin du progrès, se croit encore un moderne. Il ne sait pas que la fin du monde est derrière lui !Ce thème, Jean Romain l'a illustré en de nombreuses chroniques de presse, à la fois concrètes et empreintes de recul philosophique. La sélection qui en est faite dans cet ouvrage (Accrocs, notes sur un temps trop lisse) est suivie d'un essai dense et concis qui en fournit la base théorique. Tout en poursuivant, là où Philippe Muray l'a laissée, la description de l'homme post-historique...
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